Écrire permet de s’affranchir
Écrire, c’est poser ses idées et montrer qu’on existe.
Cela demande un effort.
Il faut structurer sa pensée, choisir les bons mots, et ne pas laisser une faute d’orthographe transformer une phrase solide en argument fragile.
Partout, les fautes s’accumulent.
Nous n’osons plus écrire.
En abandonnant l’orthographe, on bafoue plus qu’une règle à suivre…
On perd une arme qui permet de s’affranchir des autres.
Telle une mécanique de précision, le français impose de la rigueur.
Écrire est lent.
Aujourd’hui, tout doit aller plus vite…
Deux secondes pour scroller, une ligne pour comprendre.
L’orthographe impose un rythme et nous oblige à réfléchir.
On l’assimile à une contrainte, on la réduit à une lubie de vieux profs, à un privilège d’élite.
Écrire, c’est une liberté qui consiste à dire au monde : « Je suis là, écoutez-moi ! ».
On croit que l’orthographe n’est qu’une affaire d’école…
Mais c’est un enjeu politique.
Toute personne qui ne maîtrise pas sa langue reste en marge du débat.
Elle subit, elle s’efface.
Quand tu n’as pas les mots pour te défendre, tu te tais.
La baisse du niveau en orthographe est le fruit d’une époque qui préfère les slogans aux arguments, les réactions aux réflexions.
Un texte bien écrit témoigne d’une certaine habileté intellectuelle.
Dans une société où tout le monde parle, les individus qui savent écrire sont ceux que l’on écoute vraiment.
Faire taire les mots
Il y a trop de bruit.
C’est comme une spirale de pensées qui s’entrelacent, se bousculent, se répètent sans cesse.
Une liste interminable de choses à faire, des conversations rejouées, une anticipation constante.
Mon esprit n’est pas tranquille.
À force de ne pas m’écouter, j’oublie ce qu’il y a derrière ce bruit.
Au moment où je coupe ma radio mentale…
Tout ralentit.
J’arrête d’essayer de comprendre, de juger, de prévoir.
Le silence est devenu mon refuge.
Il me faut apprendre à le trouver.
Ce n’est pas facile, tant ce tumulte extérieur me suit dans la rue, sur mon téléphone, dans mes rêves.
Un murmure constant qui ne s’arrête jamais.
J’ai appris à vivre avec.
Jusqu’au jour où j’ai décidé de faire taire les mots.
Le silence n’est pas vide, il est plein de réponses.
Il m’aide à voir où je me fais mal, où je me perds.
Il m’ouvre un espace où je peux y déposer ce que je porte.
Non pas pour fuir, mais pour accueillir.
Ce qui nous ronge n’est pas lié à ce qu’on vit, mais à ce qu’on refuse de regarder.
Quand tu t’accordes du silence, tu deviens attentif à ce qui se passe autour de toi.
Tu es plus sensible aux émotions des autres, à leurs blessures et à leurs doutes.
L’empathie commence ici.
On croit que le silence nous coupe du monde, mais il nous y relie.
C’est une rencontre avec toi-même, avec les autres, avec quelque chose de plus grand.
Les guirlandes cachent mal les fissures
Noël, c’est le moment où l’on te vend de la joie sur catalogue.
Une table trop chargée, des lumières qui clignotent comme si elles avaient la fièvre, et des sourires forcés pour les photos.
Derrière, c’est moins brillant.
Cette fête soi-disant magique a un talent particulier…
Mettre en lumière ce qu’on aurait préféré laisser dans l’ombre.
Les absents d’abord.
Ceux qui ne viendront plus.
Une chaise vide, un silence de trop.
Tous les ans, on fait comme si, mais le creux reste là.
Il ne se remplit pas avec une part de bûche.
Et il y a les présents.
Pas forcément mieux.
Les “ça va, et toi ?” mécaniques, les “faut qu’on se voie plus souvent” que l’on n’applique jamais.
On se retrouve autour de la dinde tels des figurants sur un plateau de tournage.
Chacun joue son rôle.
L’oncle qui parle trop fort, le cousin qui s’isole sur son téléphone, la tante qui veut absolument savoir “alors, l’amour, ça en est où ?”.
Tu sais déjà à qui je fais référence.
Le plus dur, ce n’est pas la dinde trop sèche…
C’est le décalage entre ce qu’on te vend et ce que tu vis.
Les pubs, les films, même les vitrines t’expliquent qu’à Noël, tu devrais ressentir de la chaleur, de l’amour, un esprit de famille…
Sauf que l’esprit, parfois, il n’est plus là.
Des rancœurs jamais digérées, des non-dits qui te collent au palais plus fort qu’une papillote au caramel.
Personne ne dit rien, mais tout le monde sait.
Si tu ressens de la tristesse, de l’agacement, voire du vide, c’est que tu as raté un truc.
Pourtant, il n’y a rien à rater.
Le mythe du Noël parfait, c’est un scénario écrit par des marketeurs.
La vie ne fait pas de plan-séquence impeccable.
Elle coupe, saute des scènes, laisse des flous.
Les fêtes, c’est comme les guirlandes électriques.
C’est joli de loin, mais lorsque tu les regardes de plus près, tu peux y voir des nœuds autour du fil.
Au final ce n’est pas la lumière qui compte, mais ce qu’elle éclaire.
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